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L'histoire du végétalisme

 

“Il est évident que la nourriture normale de l’homme est végétale…”

Charles Darwin

    Au fil des époques, le rapport de l’Animal à l’Homme a beaucoup évolué. Considéré par beaucoup, comme une simple ressource alimentaire, les animaux ont, au cours des siècles, eu des relations avec les Hommes qui connurent bien des bouleversements. Ainsi, bien que le végétalisme soit perçu comme un mode de vie nouveau, nous verrons que bien avant le XXIeme siècle, le régime alimentaire des Hommes n’était pas entièrement carné et que plusieurs personnalités ont remis en cause la consommation de produits animaux bien avant notre époque.

Le rapport Homme/Animal

Avant de nous intéresser de plus près au végétalisme, il est important de comprendre l'évolution du statut de l'animal au fil des siècles, pour ensuite voir comment le végétalisme s'est introduit dans l'Histoire.

Historiquement, l’humain a débuté sa relation avec l’animal en tant que prédateur et proie, l’animal était alors perçu comme une ressource alimentaire. Néanmoins nos ancêtres de la préhistoire ont longtemps été fascinés par les bêtes qu’ils chassaient comme en témoignent les                  datant du                      . Les grottes abritent une abondance d’œuvres d’arts qui sont dans leur immense majorité, représentative de courbes animales. Parmi les plus connues, nous pouvons citer les grottes de Lascaux et Cosquer.

Source : culturebox

Nous pouvons aussi rappeler que certains animaux considérés plus tard par les populations occidentales comme de la nourriture, ont été vénérés. 4 000 ans avant J.C., le taureau était l'emblème animal en Babylonie, en Assyrie et autres régions.  La civilisation égyptienne quant à elle, mettait les animaux sur un piédestal au même titre que les humains. Les Égyptiens attribuent aux animaux de nombreuses valeurs symboliques comme en témoignent les                      . Ainsi, le taureau en Égypte était  associé au dieu Apis qui incarnait la puissance. Considéré alors comme une vraie personne, il était momifié.

Source : wikipédia

Le roi Sargon II qui régna sur l’Assyrie de 722 à 705 avant J.C., édifia son palais le Dur-Sharrukin, Khorsabad, qu'il fit décorer de nombreuses frises et de monumentales sculptures : les taureaux ailés à tête humaine étaient alors associés à des êtres protégeant le palais et étaient largement représentés.

La                                          (de 14 000 à 7 000 avant J.C.) marque l’éclosion d’une nouvelle civilisation où les hommes se sédentarisent. Pour cela, ils cultivent, domestiquent des animaux et pratiquent l'élevage. C'est pourquoi l’élevage a joué un rôle majeur dans le rapport avec l’animal. Les évolutions et révolutions agricoles intervenues depuis lors, ont conduit à une catégorisation des animaux.

Actuellement, nous distinguons trois types danimaux :                ,                ,                              . De cette manière, apparaît une  hiérarchisation des animaux des plus éloignés aux plus proches de l’homme.

- Les animaux sauvages subissent des violences actives par la chasse. L’amélioration des techniques de chasse a entraîné le développement d’une pratique qui s’est ainsi amplifiée.

- Dans les élevages, notamment les élevages industriels d'aujourd’hui, les animaux de rente subissent des conditions d’exploitation abominables.

En effet, dans ces exploitations, les vaches, pour produire du lait sont               pour donner naissance à un veau, veau qui sera arraché à sa mère dès sa naissance. Ces mères ainsi que leurs petits souffrent de cette séparation. Les conditions de vie, notamment de poules pondeuses sont également déplorables, ces dernières sont entassées à raison d'une vingtaine par mètre carré dans des bâtiments fermés. Il leur est donc impossible de se déplacer, d'étendre leurs ailes et de s'épanouir. De plus, les industriels poussent ces animaux à produire en grande quantité, en raison des modifications génétiques, et traitements administrés. Les truies donnent naissance à 27 petits par an alors qu'en 1970, ce nombre était de 16. Mais la cruauté ne s'arrête pas là, nous pourrions parler de l'épointage des becs de poules, du rognage de dents des cochons. La mise à mort des animaux dans les abattoirs, même si elle respecte la réglementation, reste un acte cruel pour ces êtres sensibles.

 

- Les animaux de compagnie, contrairement aux autres animaux domestiqués, reçoivent la protection de l'Homme. Un nombre assez restreint d'animaux sur terre fait partie de cette catégorie. Ces derniers étant choisis selon des critères tels que la beauté, le caractère, etc...

Aujourd'hui, la place des animaux de compagnie est très importante dans les sociétés occidentales : ce lien entre l'animal et l'Homme s'est considérablement renforcé. Les chats et les chiens bien sûr, font partie des cette catégorie mais également certains oiseaux et rongeurs. Par exemple en 2000, les Belges détenaient 1,1 million de chiens et 1,7 million de chats. Remarquons que ces animaux peuvent représenter une menace pour les espaces sauvages.

Ainsi, au cours de l'Histoire, le regard de Homme sur les différentes espèces animales s'est modifié. De plus l'évolution a conduit à une catégorisation des espèces animales selon leur relation avec l’Homme. Certains partagent donc une relation affective avec ces derniers, d’autres sont au contraire considérées comme des ressources et des produits.

Le végétalisme au cours de l'Histoire

Contrairement à ce que l’engouement actuel affiché sur les réseaux sociaux pourrait nous laisser penser, le végétalisme ne date pas d'hier. Il existe depuis que l'homme est « civilisé » et survivra sans doute à l'effet de mode contemporain.

Le premier à théoriser et à conceptualiser le végétalisme est                     ( 580 – 495 avant J.C.). Cela est à l'origine d'une croyance spirituelle : la réincarnation (phénomène par lequel l'âme, après la mort physique, s'incarne à nouveau dans un autre corps physique - ou successivement dans plusieurs -, afin de poursuivre son évolution spirituelle). Cette doctrine implique alors le respect des animaux, car tuer un animal pour le manger équivaudrait à faire acte de cannibalisme. Bien avant Pythagore, les Hindouistes avaient adopté ce régime pour la même raison. Effectivement, ces derniers croyaient au karma, principe de cause à effet. Pour les Hindous, il est très important d'avoir un bon karma pour évoluer sur le plan spirituel. De nos actions résultent soit du bon, soit du mauvais Karma. Ainsi, consommer de la viande est un geste nuisible sur le plan karmique et empêcherait donc de pouvoir  échapper au cycle des réincarnations.

                      , personnage très influencé par les différents courants                  qui vécut au IIIème siècle avant notre ère, tenta d'instituer un État végétarien.   Cet empereur prôna durant son règne la doctrine d'Ahimsa, c'est-à-dire la non-violence envers toute forme de vie  et le respect du            (ordre cosmique universel). L'empereur a ainsi instauré des mesures de protection envers les animaux, notamment en diminuant sa consommation de viande. Dans les cuisines, les animaux sont tués uniquement pour les rites religieux. Par ailleurs, il condamna toute forme de cruauté envers les animaux.

Les cadavres animaux sont des vecteurs de maladies, en particulier quand les systèmes d’évacuation des eaux usées sont mal opérants voire inexistants. C'est pourquoi,        (428 – 348 avant J.C.) défendait le végétalisme pour des raisons d'hygiène. De plus, l’élevage nécessite d’avoir des terres pour que le bétail puisse s’alimenter et cela occasionne des conflits entre les paysans. La terre étant une ressource finie, si un homme souhaite posséder davantage de foncier il n’a d’autre choix que de le prendre (bien souvent par la force) à son voisin. L’idéologie de Platon tend alors vers le végétalisme pour des raisons pratiques.

De récentes études faites par des chercheurs en médecine légale de Vienne et Berne sur des os de gladiateurs romains, vivant entre le IIème siècle et le IIIème siècle après Jésus Christ, ont confirmé que les gladiateurs mangeaient, dans leur très grande majorité, des céréales. Leur régime n’était donc pas carné. A contrario, les orgies romaines organisées pour les plus riches, comprenaient des quantités de viande relativement importante. A l’occasion de cette étude, il a été également mis en évidence un fort taux de calcium dans les os des combattants, probablement dû à leur consommation de boisson à la cendre qui leur permettait une meilleure récupération après le combat, et qui constitue un excellent substitut au lait.

Source : Natural Training

Source : Quora

Entre le Vème et le XVème siècle, la chasse en Europe connaît son heure de gloire. Mais encore une fois la chasse (et donc son produit) est réservée aux nobles (ou en tous cas à la minorité la plus riche). Le peuple n’en mange que dans de très rares circonstances. Les seuls produits animaux que le peuple peut s’offrir sont des produits d'élevage, quand ils ne vont pas directement au seigneur. A cette époque, les                se distinguent par leur refus de consommer de la viande (mais ils ne refusent pas le poisson). Leur pratique de la religion est stigmatisée par les autres chrétiens. Leur régime alimentaire n’arrange pas les choses. Le végétalisme n’est pas très bien vu.

 

A la                        (1492-1700), le célèbre inventeur et artiste                              convainc d’exclure la viande de l’alimentation par la seule vertu de l’exemple. En effet, pour l'artiste, l'Homme doit combattre le mal et faire le bien. Il ira jusqu’à acheter des oiseaux en cage afin de les libérer.

 

Après la sombre époque du                    , dans un climat plus favorable à la pensée philosophique, les                 , au XVIIIème siècle, revendiquent leur régime végétalien pour des raisons éthiques. Les grands principes de notre devise naissent. Et pour les observateurs de la nature, ceux qui l’on étudiée et qui en ont conclu qu’elle était capable de ressentir, il n’est plus question de massacrer cette magnifique création.

Suite à cela, l’explosion démographique mêlée à un souci d’hygiène fait naître les abattoirs au XIXème siècle. C’est l’avènement d’un cadre institutionnel qui sera en charge de la mise à mort des animaux. Avant ce décret, les contrôles étaient plus compliqués à mettre en place en raison de la décentralisation des lieux chargés d’ôter la vie des bêtes. Des normes de propreté ainsi que des conditions plus « respectueuses » d'abattage peuvent être mise en œuvre pour l’humain et l’animal.

 

Le XIXème siècle voit également apparaître les toutes premières associations rassemblant les personnes contre la souffrance animale. En Angleterre, au milieu du XIXème siècle, apparut la « Vegetarian Society ».  Les termes de « végétarien » et de « végétalien » étaient absents de la langue. Ils ont pu remplacer « régime végétal » ou « pythagoréen ». En France, l'arrivée de la première association est plus tardive. L’« Alliance Végétarienne » n'est créée qu'à la fin du XXème siècle.

Aujourd’hui, il existe de nombreuses raisons qui nous font nous pencher vers une alimentation plus végétale. Les arguments étant en faveur, sont écologiques, éthiques, économiques et sanitaires. Les végétaliens prônent ainsi l’anti-spécisme. Le spécisme est par définition une                                     basée sur l’espèce, ce qui conduirait donc à la violation de droits dont devraient disposer les animaux, notamment le droit à la vie. Comme évoqué précédemment, dans notre société il y a une catégorisation des animaux, ce qui amène donc au spécisme : l’Homme exploite certaines espèces et en protège d’autres. C’est cette forme de dscrimination qui permet aujourd’hui de justifier la possession et l’exploitation des animaux d’élevage contre lesquelles s'élèvent les végétaliens et véganes.

Le végétalisme retrouve un regain d’intérêt tout relatif. En France, c’est encore quelque chose d’assez mal accepté; seulement 2 à 3 % de la population serait végétarienne. Mais ce n’est pas le cas partout et cela semble avoir un lien de cause à effet avec la religion. En effet, les              religieux influent sur divers points de la vie des fidèles. Le régime alimentaire est plus ou moins guidé par cela, et ce, malgré une majorité de non-croyants. De nos jours, nous ressentons ces influences car elles sont de plus en plus encrées dans la société.

 

    Au cours de l'évolution, l'Homme a ainsi eu des relations différentes avec les animaux et contrairement à ce que nous pouvions penser son alimentation a souvent était dominée par le végétal.

Demain, l’accroissement de la population nous contraindra, peut-être, (en raison du besoin grandissant)  à adopter une alimentation axée sur le végétal. Par le fait, une calorie de viande demande pour être produite plus d’énergie qu’une calorie alimentaire végétale. Dès lors cela engendre un besoin d’espaces cultivables toujours plus important. Et, à moins de trouver d’autres planètes pour faire pâturer nos vaches, il nous faudra certainement changer nos habitudes de consommation, mais aussi de production.

Source : Slate

* les mots en noirs sont définis dans le lexique

              TPE

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